Sous l'arche de la Défense, 1 600 amateurs d'Overwatch se massent. Ces 21, 22 et 23 septembre, 6 équipes européennes se sont affrontés pour tenter de se qualifier aux phases finales. En vue, rien de moins que le titre de Champion du monde. Outre la qualification brillante du VI (le surnom de l'équipe tricolore), on retient surtout l'ambiance bouillante qui a régné durant ces trois jours.
Entre les rangées droites, les drapeaux français foisonnent. Rien de plus normal, c'est la première fois que le VI joue à domicile. Dans le public, on veut faire savoir qui sont les grands favoris. Bérets, baguettes, et tenues tricolores... la mission est de taille : assurer la réputation des français comme meilleur public esportif du monde.
C'est la première fois qu'Adrien, 31 ans, se rend à un événement esportif en France : « C'est de la folie pure ». Il se rendra à la Blizzcon en novembre : « On voulait être là pour bien se chauffer pour la suite de la compétition. »
Il faut dire que, contrairement à League of Legends ou à Call of Duty, Overwatch peut s'appuyer sur un sentiment patriotique. Le jeu a calqué son système sur celui du sport : les équipes sont construites autour de villes et de pays (et non de sponsors). La marseillaise est, du coup, chantée à tue-tête à de plusieurs reprises, et le « Allez le VI » semble tenir sa place de chant officiel chez les tricolores.
Revers pervers de la médaille : les supporters (français en grande majorité) perdent en intérêt lors d'affrontements n'impliquant par leur équipe. Le match Pologne-Pays-Bas n'a, par exemple, pas soulevé les foules, malgré les efforts des casters.
Le dernier match du week-end a eu le mérite de réveiller la foule. Il a vu s'affronter les deux équipes dominantes du tournoi : la France et le Royaume-Uni. Échauffé par un taunt continu des britanniques, le public a su y répondre avec brio. Sous leurs encouragements, les joueurs français ont administré un sévère 4-0 à leur adversaire.
Soon est érigé en héros du tournoi, son nom chanté dans une clameur sourde à chacun de ses kills. D'ailleurs, lorsqu'on demande aux spectateurs quel est son joueur favori, c'est son nom qui revient le plus souvent.
Ophélie, joueuse depuis la sortie du jeu « et même avant », souligne tout de même les performances des deux nouveaux Poko et Benbest. « Ils ont d'autant plus de pression, les autres jouent ensemble depuis longtemps. Ils ont fait de très bonnes performances, surtout le premier jour. »
Dans le public, on veut croire à un titre mondial pour la France cette année. « Ça fait des années qu'ils sont là et qu'ils font quand même des bonnes performances. On a du potentiel, et il ne faut pas avoir peur des Coréens », affirme Ophélie. « Cette année, c'est la bonne » assure Anne-Charlotte, maquillée en D.Va. « On les soutiendra quoiqu'il arrive. »
La France est en tout cas bien partie. En finissant première du groupe (sur un 5-0 encourageant) elle évite la Corée ou la Chine en quart de finale. Elle affrontera le Canada en novembre prochain.