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Detroit: Become Human

Detroit: Become Human

Faisons un bond en 2038 pour observer comment se dessine le futur de Quantic Dream.

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Exposons rapidement le contexte. Nous sommes dans la peau de Markus, assit au fond d'un bus. Ce n'est pas le fond du bus où foncent les élèves branchés lors d'un voyage scolaire, mais plus un bus où les citoyens sont victimes de ségrégation. Androïdes et humains sont séparés par un panneau de verre mais très vite, le premier pas pour briser ce panneau de verre sera pris, et pas seulement dans le bus.

Durant nos presque deux heures passées à jouer, nous sommes venus à bout de l'introduction du jeu nous présentant les trois protagonistes : Markus, déjà mentionné plus haut, Connor et Kara. Chacun des trois personnages évoluant dans un contexte social distincts. En effet, Connor est un androïdes policiers, Markus un assistant travaillant d'arrache-pied et Kara se rapproche d'une baby-sitter. Cette variété aide à raconter une histoire forte de point de vue individuel foncièrement différents touchant à des sujets polémiques tels que la violence domestique qui a déjà fait parler d'elle lors de la Paris Games Week avec ce trailer que vous pouvez visionner ci-dessous.

Il y a deux modes de jeu dans Detroit : Become Human. Le premier, dans lequel le joueur laisse gentiment la caméra le guider à travers l'histoire en éliminant le moins de personnages possibles comme le décrit Guillaume de Fondaumière, le directeur général du studio. Le second mode laisse le joueur beaucoup plus libre de son expérience dans l'histoire interactive en le laissant agir. Si vous êtes familier avec des jeux tels que Heavy Rain ou Beyond : Two Souls, vous savez à quoi vous attendre.

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Detroit : Become Human est, dans le sens positif, un jeu relativement lent dans lequel vous serez amené à prendre des décisions très rapidement. Chaque niveau, épisode et scène suit la même idée de base : vous êtes lâchés sur une scène et laissés complètement libre de l'explorer en progressant doucement vers le climax. C'est à ce moment-là que nous devons parler de ce qui nous est arrivé, à nous, aux humains et aux androïdes, ce qui constitue à chaque fois une question de vie ou de mort. De plus, il est possible de perdre très tôt des protagonistes : une mauvaise décision peut tout changer à Detroit.

L'expérience est dirigée vers la découverte et l'analyse alors que nous explorons le décor que nous livre le jeu, interrogeons chaque participant, relions les données et tentons d'établir la vérité. A chaque nouvelle scène il faut prendre des décisions, consciemment en discutant avec des personnages ou inconsciemment en effectuant ou pas certaines actions. Le passage dans lequel nous incarnons Connor, l'androïde policier est déjà connu et marque la fin de sa timeline, juste avant la fin de l'introduction. Il y a ici six fins possibles en empruntant différents chemins et intersections. Les morts des personnages dépendent de notre efficacité à terminer le niveau rapidement mais aussi à quelles personnes nous allons parler et quelles pistes nous décidons de suivre avec autant de possibilités de passer à côté d'éléments cruciaux. Certaines options de dialogues disparaissent si certaines découvertes n'ont pas été faites au préalable par exemple. De plus, le joueur est toujours informé de son pourcentage de chance de succès, en revanche, la définition du succès lui reste propre....

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Si Detroit : Become Human trouve dans la peur des conséquences et la volonté de faire le bon choix l'une de ses principales qualités, il n'a pas à rougir de ses intrigues. Les sentiments sont évoqués d'une manière puissante. Ainsi, les pères se retrouveront confrontés à la peur de devenir le père drogué et alcoolique incarné par Todd, pour qui travaille Kara. Voir sa fille, Alice, craindre son père fait réellement réagir et ce, malgré les vives réactions concernant l'évocation de ces thèmes dans un jeu.

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Moins divertissants en revanche sont les QTE odieux dont David Cage et ses équipes n'ont pas réussi à se défaire. Toujours dans l'épisode de Todd et Kara, les deux personnages finissent par en venir aux mains dans un pugilat orchestré par QTE qui, bien qu'étant un système offrant une importante flexibilité, restent des QTE. Cage sait sans conteste créer des scènes prenantes mais nous restons frustrés de voir des QTE dicter des passages si importants, spécialement lorsqu'un appui accidentel sur un bouton peut créer la différence entre la vie et la mort d'un personnage. Les anciens joueurs de Heavy Rain en seront familiers.

Ceci étant dit, la liberté d'action reste relativement limitée dans le jeu. Detroit se limite à la section "libre", au moins au début. Des bars rouges et indiscrète restreignent les mouvements aux zones où l'action se déroule et il est facilement remarquable que les personnages bougent de manière rigide. Leur vitesse change rarement et l'ensemble parait moins dynamique lorsque l'on se déplace. Nous sommes également en droit de se demander pourquoi Markus a toujours l'obligation de bouger la chaise de son "maitre" Carl, un artiste d'un âge avancé en fauteuil roulant avec des gouts sexuels...particuliers, dans sa villa luxueuse. En effet, Carl est tout à fait en mesure de déplacer sa chaise seul ou mieux : qu'elle se déplace toute seule, ne sommes-nous pas en 2038 ? Blague à part, le jeu semble rigide, spécialement lorsqu'il en vient aux personnages.

Malgré tout, les décors sont globalement très élégant et classes dans Detroit : Become Human. Tout le jeu est travaillé et designé en profondeur. Les cadres sont incroyablement crédibles et tout est sa place, du moins pour ce que nous avons vu du jeu. Les détails reçoivent la même attention, des musiciens de rues au magasin d'androïdes en passant par les manifestations. On trouve même des couvertures de magazines imprimées digitalement dont les titres changent en passant le doigt sur le pad virtuel de la Dualshock 4 et ces détails nous ont gardé immergés dans le monde de 2038.

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Quantic Dream fait également bon usage de la 4K HDR et des capacités de la PS4 Pro, tout est brillant et précis. Peut-être même un peu trop par moment. Certains passages durant lesquels on peut constater de la beauté des androïdes. De vraies gouttes d'eau sur de la pea synthétique si long et lent que même un fan de Blade Runner commencerait a remuer nerveusement sa main dans son popcorn. Detroit est parfois lent mais ce n'est pas une très grande nouvelle pour les fans de Cage.

Cette lenteur nous donne ainsi beaucoup de temps pour réfléchir. Sur l'insatisfaction de la classe ouvrière digitale qui payent et reçoivent les factures de leur propriétaire par la pensée pour ensuite se faire agresser par des manifestants les accusant de voler leur travail. Lorsque Carl le vieil artiste nous écoute jouer du piano, il remarque que notre manière de jouer a changé. Que nous avons changé. Il demande alors "Qui veut-tu être ?" et "Ne laisse personne te dire qui tu devrais être." Une leçon universelle qui, cette fois-ci, vient d'un jeu vidéo.

Le son et la bande originale sont aussi impressionnants, autant que les performances des acteurs. L'ensemble a pour but de laisser le joueur profiter d'une œuvre d'art en le laissant même y ajouter sa touche personnelle. Les scénarios résonnent entre eux au début, se séparent pour se rejoindre plus tard. Plus on observe et explore le jeu, plus on trouve des informations à stocker pour prendre les bonnes décisions dans le futur. Quelle que soit votre perception du bien et du mal...

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