Le dernier mois de l'année était plutôt creux en termes de sorties de jeux vidéo, du moins jusqu'à ce que Doom Eternal ne débarque sur Nintendo Switch, plus ou moins sans prévenir. Ce portage Switch avait en effet été reporté à une date indéfinie après avoir été repoussé d'octobre à mars. Nombreux étaient donc ceux qui commençaient à se poser des questions. Il a cependant fini par arriver et nous pouvons donc nous plonger dans les tréfonds de l'enfer pour redécouvrir ce chef-d'oeuvre, en espérant que Panic Room ait fait un aussi bon travail qu'avec son prédécesseur en 2017.
Avant de trop avancer, nous devrions sans doute mentionner qu'ayant déjà rédigé un test de Doom Eternal en mars dernier, nous ne nous étalerons pas trop sur les mécaniques de gameplay. Si elles vous intéressent, retrouvez-le en cliquant juste ici. Nous les mentionnerons tout de même et vous donnerons nos impressions sur ce qu'elles donnent sur la console hybride de Nintendo.
Eternal fait partie de ces suite qui parviennent à trouver le juste milieu. Elle saisit ce qui faisait de Doom 2016 un jeu si spécial, tout en proposant encore plus d'action, un scénario plus développé et de nouvelles capacités pour les phases de plateforme. Le mode en ligne a lui aussi bénéficié d'une refonte et est assez unique comparé aux autres shooters du marché. Le Battlemode en est un excellent exemple. Ici, un jouer devra en affronter deux autres qui incarneront les démons. C'es très amusant et c'est un feeling que nous ne retrouvons pas ailleurs.
Le coeur de l'expérience de Doom se trouve cependant dans les sensations de tir et autant dire qu'abattre ds hordes de démons n'a jamais été aussi jouissif que dans Eternal. A la manière de Doom (2016), vous devrez faire attention à éviter les projectiles et à ne pas être trop gourmand sur les consommables. Le Doomguy a cependant plus de tours dans son sac puisqu'il peut désormais effectuer un double dash et utiliser son lance-flamme d'épaule. De nombreuses modifications ont également été apportées aux armes, vous aurez donc de quoi vous amuser comme il vous plaira.
La plateforme a également bénéficié d'un plus grand focus dans Eternal et sert souvent de pause entre des phases de combat intenses. Le Doomguy peut faire des bonds dans les airs, grimper sur certains éléments de l'environnement et ainsi atteindre des sommets de hauteur. Ce n'est pas aussi fou que les affrontements contre les démons, mais savoir que l'on va finir dans la lave à la moindre erreur met tout de même un peu de pression sur nos épaules.
Il est donc plutôt clair que nous aimons beaucoup Eternal, mais qu'en est-il sur Switch ? Lorsque la console est dockée, difficile de faire la différence avec la version PS4 ou Xbox One. Si l'on met les deux versions côte à côte, la différence est cependant plus flagrante. Les couleurs sont en effet moins vives et les textures sont plus floues, moins détaillées. Le frame rate est quant à lui limité à 30 FPS sur Switch tandis que le titre tourne en toute fluidité à 60 sur PC, PS4 et Xbox One. Mentionnons également que les versions next-gen sont toutes proches et que la différence sera encore plus flagrante en 4K.
Peut-être est-ce évident pour tout le monde, mais si vous cherchez la version la plus fluide et la plus belle d'Eternal, ce n'est pas ici que vous la trouverez. L'avantage majeur de la version Switch se trouve en effet dans la possibilité d'y jouer en mode portable, et c'est là que nous avons été particulièrement impressionnés. La résolution n'est que de 720p et le titre est donc moins beau que docké, mais c'est tout de même Doom Eternal en portable. Le fait qu'un shooter si ambitieux puisse être joué dans le bus est déjà impressionnant, mais chaque seconde de jeu en portable était un plaisir.
En ce qui concerne les commandes, Eternal a plus ou moins bénéficié du même traitement que sur Xbox One et rien n'a jamais été trop dérangeant, que l'on joue avec une manette Pro, les Joy-Cons ou en portable. Le motion control exclusif à la Switch peut quant à lui être utilisé pour déplacer votre viseur sur l'écran. Nous ne sommes cependant pas clients de cette possibilité, bien qu'elle réponde correctement et que l'on puisse tout à fait viser d'un simple mouvement de poignet.
Notre expérience avec ce portage est donc plutôt positive, mais nous avons rencontré un gros bug. Juste après avoir récupéré le lance-roquettes, nous avons été tué et nous sommes alors trouvés bloqués derrière une porte que nous pouvions précédemment ouvrir. Nous avons alors essayé de tirer dessus et de lancer des grenades mais rien n'y a fait. Il ne semble pas s'agir d'un bug très commun, mais il nous semblait nécessaire de le mentionner puisque nous avons du recréer une sauvegarde. Il s'agit cependant du seul bug rencontré.
Avant de conclure, nous pensons qu'il est important de mentionner que The Ancient Gods: Part 1, le premier DLC du jeu, n'est pas encore disponible sur Switch. Les développeurs ont indiqué qu'il arriverait plus tard, mais aucune date n'a encore été annoncée. Cela n'en dérangera sans doute pas certains mais il est tout de même bon de vous prévenir que vous aurez donc un peu moins à vous mettre sous la dent. En revanche, l'excellent Doom 64 sera bien disponible si vous achetez le titre avant le 22 décembre. Quelques autres goodies comme le pack Rip and Tear sont aussi au programme, alors n'hésitez pas trop longtemps si le jeu vous intéresse.
Panic Button a donc réussi l'impossible avec ce portage de l'un des shooters les plus ambitieux de l'année sur Switch, le tout sans trop rogner sur la qualité. Il n'est sans doute pas au même niveau que ses autres versions en termes de graphismes et de frame rate, mais voir ce monstre tourner entre nos mains est absolument impressionnant. Dommage que son DLC ne soit pas inclus dès le départ et que nous ayons rencontré un bug des plus gênants, mais ce ne sont là que des reproches mineurs. Si vous possédez une Switch et que vous n'avez jamais joué à Doom Eternal, nous vous le recommandons chaudement.