Playground Games et la série Forza Horizon font la paire. Autrefois simple spin-off de Motorsport, Horizon est aujourd'hui un vrai taulier du genre. Le tout en permettant au studio britannique une vraie liberté créative, impressionnant tellement les pontes de Microsoft que le développeur a été chargé en parallèle de concocter le retour de Fable.
Et cette passation est amplement méritée car Forza Horizon reste la série la plus constante, combinant gameplay aux petits oignons et mondes sublimes à un système de progression fluide. Certes, tous les Horizons ne sont pas du même niveau, mais chacun est parvenu à se démarquer ; Forza Horizon 5 ne fait pas exception.
Cette fois-ci, on part rouler au Mexique, un pays aux environnements variés et taillés pour la franchise. La chose qu'il faut savoir en lançant FH5, c'est qu'il s'agit presque d'une grosse mise à jour. Les premières minutes vous en mettront évidemment plein la vue, vous montrant les biomes mais sous cette carrosserie chatoyante se trouve le même moteur, les mêmes règles, la même physique et la même structure, ce qui ravira et dégoûtera les joueurs selon leurs préférences.
Au moins, Horizon 5 n'essaie à aucun moment de nous vendre de la nouveauté ou une révolution. Le Mexique est votre terrain de jeu et même si la progression a subi quelques modifications mineures, vous devrez débloquer les niveaux du Festival, participer à différents types de courses dans différents véhicules et parfois s'écarter des sentiers battus, comme avec le mode battle royalesque Eliminator. Le monde est rempli de pièges, de stations de radios avec des émissions et des playlists et tout cela culmine au cours de courses spectaculaires. Tout, absolument tout ce descriptif pourrait aussi bien convenir à Forza Horion 4 ou Forza Horizon 3, même à Forza Horizon 2 ! Le 5 est très proche, et même si cela n'enlève rien au divertissement de sillonner les rues, routes de terre et autoroutes du Mexique, cette familiarité est de prime abord un peu déroutante.
Les jeux Horizon reposent sur leurs mondes et le Mexique est clairement le plus détaillé que Playground nous ait jamais proposé. Si les opus précédents contenaient des villes remplies de suffisamment de monde pour apparaitre réelles, et différents environnements pour varier les plaisirs de conduite, jamais le niveau n'a été aussi élevé. La ville de Guanajuato est vivante, que vous plongiez dans les tunnels d'égouts pour jaillir dans un square, ou traversiez la Playa Azul en observant les passants sur la plage. Le monde est vivant et détaillé et surtout sublime.
Graphiquement, Horizon 5 est aussi plus riche. J'ai passé tout mon temps de jeu en mode Performance, tournant à 60 fps tout en affichant une végétation dense, pleins d'effets et d'autres pilotes autour de moi. Le jeu est aussi plus texturé, plus dense en détails. Il s'agit facilement de l'un des titres next-gen les plus beaux de l'année. Tout cela combiné aux nombreuses stations de radio, l'expérience est plus qu'agréable...
Même si Forza Horizon 5 est très proche de ses prédécesseurs, certains ajustements faisant suite aux retours des joueurs ont été opérés. Le système de Saisons de Forza Horizon 4 laisse par exemple place à des courses pour débloquer les six parties du festival : Mexique, Apex, Wilds, Baja, Rush et Rue. Chacune propose des types d'événements différents ; Baja vous orientera vers du rallye tandis que Rush sera plus axé sur les cascades. Plus vous montez de niveau, plus vous pouvez acheter des voitures, cosmétiques et maisons pour votre personnage. Playground Games a essentiellement simplifié l'expérience en élaborant un seul chemin de progression pour homogénéiser la progression. Cela permet de donner une vraie direction au jeu et même si votre map finira éventuellement par être débordée par le barrage d'indicateurs et d'évènements à débloquer, le jeu ne se perd pas en confusion.
En ajoutant à cela des éléments comme la météo, qui permet de faire plusieurs fois la même course dans des conditions complètement différentes. Les nouvelles Expéditions, permettant de débloquer de nouveaux niveaux, sont très divertissants, se présentant sous la forme de courts films avec toujours plus de spectacle.
Pour résumer, vous aurez toujours quelque chose à faire. Vous passerez d'une course en circuit à bord d'une Porsche 918 à un rallye dans une Lancia Stratos. Entre deux, vous pouvez aussi partir à la recherche des Granges, faire des Pièges de vitesses ou bien participer aux contre-la-montre. La variété est là si vous aimez les jeux Forza, mais si ce n'est pas le cas, le jeu ne fera absolument rien pour vous faire changer d'avis.
Forza Horizon 5 propose plus de 400 voitures, toutes uniques. Qu'il s'agisse de voitures intemporelles comme la Alpine 110 ou là Ford Capri 1973 aux supercars actuelles comme la Koenigsegg ou la Ferrari 488 Pista. Elles sont toutes réparties dans les mêmes catégories qu'auparavant. Vous pouvez les utiliser pour n'importe quelle activité du jeu puisque les Drivatars choisissent leurs véhicules individuellement. La personnalisation est très poussée et si proposer un nombre illimité de choix n'est pas forcément la bonne décision, Horizon semble avoir parfaitement pris le virage de l'équilibrage.
La conduite n'a subi aucun changement, avec toujours cet équilibre délicat entre arcade, pneus légèrement flottants et une touche d'influence Motorsport.
Forza Horizon 5 est beau, varié, réussi, gratifiant et débordant de contenu. Toutes ces réussites font de lui l'un des meilleurs jeux de l'année mais si vous vous attendez à une once de nouveauté ou de créativité, vous n'aurez peut être pas le même sentiment. Pas de campagne narrative, pas de motivation ni de vrais personnages, pas de vitesse manuelles, pas de nouveaux types de véhicules. Simplement plus de Forza Horizon, légèrement ajusté pour attendre la perfection.