Test de Far Cry 6 : Ubisoft ne change (presque) rien à sa formule

Autant vous le dire dès l'introduction : si vous espériez qu'Ubisoft se réinvente ce Far Cry 6 (comme cela a été le cas avec Assassin's Creed il y a quelques années), c'est loin d'être le cas. Cet opus vous séduira en revanche les amateurs de gunfight en mondes ouverts, friands du gameplay très énergique qui a toujours caractérisé la licence. Même si on était en droit d'en attendre davantage, qui plus est avec l'intense campagne marketing menée avec brio (une fois de plus) par l'éditeur hexagonal.

Far Cry 6 nous fait voyager sur l'île fictive de Yara, où Dani Rojas rejoint la lutte armée prônée par Libertad, mouvement prêt à tout pour chasser du pouvoir Anton Castillo. Une trame dans la lignée de la saga, qui vous invite ici à créer le plus de dégâts afin de réduire le contrôle de l'armée Yaran et renforcer la présence des rebelles. Avant de porter le coup de grâce en destituant le dictateur sanguinaire de son trône si confortable.

Dans l'ensemble donc, les habitués de Far Cry ne seront pas perdus. Qu'il s'agisse de faire sauter toutes sortes d'explosifs, d'abattre des soldats croisant votre chemin ou de faire de nouvelles rencontres pour renforcer Libertad... du classique ! Le fait de rester dans cette continuité a sans doute permis à Ubisoft de se concentrer sur la construction d'un nouveau monde ouvert : celui de Far Cry 6 est de toute beauté.

Yara est une île magnifique, remplie d'une variété de biomes et de lieux à visiter. Que vous vous déplaciez dans les rues animées d'Esperanza, la capitale, ou dans les imposantes jungles luxuriantes aux alentours, il y a toujours quelque chose d'intéressant pour attirer votre attention. La plupart du temps, il s'agira d'un point de contrôle ou d'une zone militaire que vous devrez débarrasser de ses soldats (ou d'autres objectifs mineurs pour capturer la zone pour les forces de Libertad). Quand vous ne faites pas la guerre avec les représentants du pouvoir central, vous pouvez participer à des courses, des chasses au trésor et un tas de quêtes secondaires assez farfelues mais agréables.

Tout cela est généralement amusant, certes, mais dans Far Cry 6 il est crucial que vous pilliez constamment pour trouver de nouveaux matériaux (métal, pièces détachées, essence, verre recyclé etc.). C'est ici la manière d'obtenir des améliorations pour les armes, et même de débloquer certaines armes elles-mêmes. La raison pour laquelle j'en parle maintenant est qu'il y a des ressources absolument partout, et franchement, après quelques petites heures, il devient lassant de devoir constamment les ramasser. Mais vous devez le faire, sinon cela entravera votre capacité à personnaliser votre avatar et limitera votre capacité à construire d'importants bâtiments Libertad.

Évidemment, la collecte de ressources est cruciale pour les rébellions de ce genre,qui ne disposent ni de financement ni du soutien de l'armée. Mais cela rend la conception du jeu plutôt épuisante, surtout dans un jeu où vous n'avez pas vraiment envie de passer votre temps à chercher du métal rouillé. Vous pourrez ensuite les dépenser pour de nouvelles pièces d'armement et équipements, ce qui vous permettra d'écraser plus facilement les forces de Castillo. Vous voulez ajouter un suppresseur de qualité militaire à votre pistolet ? Équiper votre fusil d'assaut de balles perforantes ? C'est là justement que Far cry 6 excelle.

Quant aux bâtiments Libertad, il s'agit d'installations situées dans des hubs autour de Yara qui, une fois débloquées, offrent de nouvelles possibilités. Comme de nouvelles planques sur la carte, la possibilité d'acheter des cartes détaillant les lieux de chasse et de pêche, et des endroits où vous pouvez rendre des matériaux pour obtenir des améliorations permanentes ou temporaires pour Dani.

Évoquons également les Amigos, ces animaux de compagnie qui vous aident à apprivoiser Yara avec leur nature sauvage, ou encore les différents moyens de déplacement, comme le wingsuit, le grappin, les chevaux et les nombreux véhicules motorisés ; il est difficile de ne pas prendre plaisir à jouer à Far Cry 6 !

L'expérience est fluide, belle mais pleine de contrariétés. Nous sommes censés incarner un joueur au pied du mur, se battant bec et ongles pour libérer les siens de dirigeants sans merci. Pourtant dans Far Cry 6, Dani, qui est censé être un guérillero peu entraîné, donne l'impression d'être un agent des forces spéciales avec une longue expérience au combat et dans le maniement des armes à feu. Vous comprenez très vite ici qu'Anton Castillo n'a aucune chance de vous résister, et n'avez même pas besoin d'un équipement insensé pour parvenir à vos fins. Finalement, tout ce dont vous avez besoin, c'est d'une arme silencieuse et de votre sac à dos Supremo, une pièce d'équipement vraiment absurde qui offre une sorte de "capacité ultime" pour déchaîner les enfers...

Far Cry 6 est donc divertissant, surtout si vous aimez la conception de monde ouvert qui est devenu un élément de base des jeux solo d'Ubisoft. Mais si vous désirez une nouvelle expérience comparée à Far Cry 4, Far Cry 5, Far Cry New Dawn, et à peu près tous les autres épisodes de la série, alors vous risquez d'être décu...