Depuis quelques années, l'industrie du jeu vidéo s'amuse à produire des rééditions ou des versions améliorées des meilleurs jeux d'antan. En témoignent Activision avec Spryo, Crash et Call of Duty, Rockstar et Bethesda avec GTA ou les différentes versions de Skyrim. Aujourd'hui, c'est au tour de THQ Nordic de s'y mettre via une réédition de Bob l'Éponge : Bataille pour Bikini Bottom - Rehydraté, initialement sorti en 2003.
Cette version "Réhydratée" propose la même intrigue que l'opus principal : un plan de guerre impliquant des robots est imaginé par Plankton et forcément, ça tourne mal. Dès lors, la responsabilité de sauver Bikini Bottom revient à Bob et ses amis dans une expérience mêlant action et aventure.
Néanmoins, si son gameplay rappelle les titres du genre de son époque, cet opus de Bob l'Éponge se rapproche plus d'un Super Mario 64 ou d'un Mario Odyssey que d'un Sonic. Il y est nécessaire de traverser le niveau pour récupérer des Spatules Dorées afin de progresser, à la manière des lunes dans Odyssey. Ces spatules se récupères via des sortes des missions ou challenges à effectuer comme une course contre-la-montre par exemple.
Le titre intègre différents personnages jouables, possédant leurs propres capacités. Bob l'Éponge peut pilonner ses ennemis, sauter en l'air, utiliser des cordes de funambule et utiliser des pouvoirs à base de bulles. Concernant Patrick, il peut déplacer des objets afin de monter dessus comme Sandy qui se sert d'un lasso pour atteindre des zones inaccessibles. À noter cependant : alors que Bob est disponible durant tout le jeu, Sandy et Patrick ne peuvent être utilisés qu'à certains moments du jeu.
Le système de combat de la version réhydratée est identique à celui de son prédécesseur puisqu'il verra le joueur utiliser les différentes capacités des personnages pour venir à bout des sbires de Plankton : les bulles de Bob, le lasso de Sandy ou les objets environnants via Patrick.
La majorité des ennemis rencontrés seront issus de l'armée de Plankton ; des robots donc. Ils sont divisés en une dizaine de variété, comme par exemple le lanceur de sauce tartare qui fait glisser le joueur qui s'en approche. Malgré la diversité du bestiaire, aucun n'est réellement difficile à vaincre puisqu'ils meurent tous en un coup. Le challenge du titre réside plus dans l'environnement meurtrier que les méchants en eux-mêmes. Une facilité équilibrée par les combats de boss, qui requièrent de nombreux de coups avant de tomber.
Mentionné plus haut comme nécessaires à l'exploration, les spatules dorées ne résument pas à elles seules l'aventure. Chaque zone comporte des chaussettes à trouver, à échanger contre des spatules supplémentaires. Derrière, d'autres monnaies sont dans le jeu comme celles à base de coraux, permettant de débloquer d'autres niveaux ou d'acheter des spatules à M.Krab. Mais qu'apporte réellement cette réédition ?
Outre les améliorations visuelles, le jeu comporte un combat de boss inédit (coupé de l'opus original) et un mode Horde jouable en local ou en ligne. Ce dernier permet de jouer d'autres personnages que ceux du mode aventure, comme M. Krabs, ou Robot Plankton.
Néanmoins, cela ne suffit pas. Là où les rééditions de Spyro, Crash ou encore Final Fantasy VII ont su tirer profit de l'époque, Battle for Bikini Bottom reste coincé en 2003 et mise trop sur la nostalgie qu'il compte provoquer.
Pourquoi la caméra ne montre pas la personne qui parle ? Pourquoi doit-on appuyer sur un bouton pour passer aux sous-titres suivants, même quand la personne a fini de parler ? Pourquoi les capacités sont-elles aussi fluides qu'en 2003 ? On ne demandait pas un remake total du titre, mais juste d'utiliser les outils d'aujourd'hui afin de proposer une version optimale du jeu, sorti il y a maintenant 17 ans. Ici, Bataille pour Bikini Bottom semble s'être déguisé en jeu de PS2, proposant juste des graphismes retravaillés.
Globalement, le titre satisfait la nostalgie de la première heure et divertira les enfants d'aujourd'hui. Malgré quelques nouveautés et un lifting graphique, Bob l'Éponge : Bataille pour Bikini Bottom déçoit par son incapacité à s'adapter à 2020 et propose une réédition flemmarde et sèche, un peu comme une éponge qu'on aurait mis de côté, depuis 17 ans par exemple.