BattleTech

Le jeu au tour par tour Battletech a su se faire désirer mais l'attente est désormais terminée. Même si Battletech de Harebrained n'est pas parfait, il propose ce cercle addictif du "encore un tour et j'arrête" grâce à son économie intéressante et son système de combat vigoureux, l'attente semble donc valoir le coup à première vue.

Alors que nous attendions une narration légère et ouverte, Battletech nous a surpris avec une campagne solide et bien présentée. Votre personnage est défait et exilé de la garde royale, forcé à fuir son ancien style de vie pour rejoindre un gang de mercenaires. Il est possible de personnaliser l'aspect de son Technoguerrier après quoi commence un lent prologue et quelques tutoriels qui se transforment en un imposant voyage composé d'un large nombre de missions de campagne au milieu d'autres tâches secondaires générées aléatoirement. De plus, vous n'essayez pas seulement de régler le conflit qui déchire la galaxie, en effet, il faudra aussi prendre en compte le bien-être de vos compagnons. Il ne s'agit certes pas d'une expérience RPG 100% aboutie mais on y retrouve la même pâte Harebrained que dans la série jeu de rôle Shadowrun. Ces éléments permettent de donner au jeu une expérience personnelle afin de ne pas oublier l'humain sous ces tonnes de métal et d'arsenal laser.

La vie de mercenaire est également présentée par d'autres moyens : non seulement vous passez votre temps à combattre des tourelles anti-mechs et des mechs eux même, mais le budget et les ressources sont également un ennemi redoutable. Car chaque coup, membre de l'équipage, mecha et même un simple achat vous prive d'une sacrée somme de C-bills (la monnaie du jeu). Une mission réussie peut vous mettre dans le rouge économiquement parlant car vous y aurez perdu une jambe, votre lance ou un bras et il vous faut maintenant les remplacer. Mais en retour, vous revenez avec des précieux éléments arrachés aux mechs ennemis au cours de la bataille afin de construire un nouveau modèle par exemple. Ce système crée une situation risque-récompense où, par exemple, vous tenterez de défaire un mech ennemi lourdement armée en lui faisant le moins de dégâts possibles afin de le garder en bon état pour arracher ses composants. Cette tactique peut littéralement vous couter un bras mais un mecha équipé et rempli à ras bord de missiles longue portée peut en valoir la peine (sans oublier les couts de réparation, bien entendu).

L'économie mise de côté, la substance principale du jeu repose dans ses combats et malgré le fait que Battletech soit un jeu hautement stratégique au tour par tour, les mécaniques sont claires et bien exposées au joueur. L'interface est simple et offre des informations supplémentaires si le joueur en a besoin, mais n'encombre pas la carte sans que cela soit nécessaire. Sans s'aventurer trop loin dans les détails, l'essentiel est dans l'appréhension des faiblesses et forces de chaque mech pour mieux l'exploiter ou le détruire : les mechs légers seront certes fragiles mais seront les premiers à agir au début d'un tour, bougeront plus vite et seront ainsi plus difficiles à atteindre. Les mechs spéciaux comme le Catapult peuvent agir comme des transporteurs de missiles, arrosant des cibles marquées par les rapides Locusts et Spiders. Les mechs très lourds peuvent quant à eux subirent de lourds dégâts.

Si vous n'êtes pas satisfait de l'équipement de base d'un mécha il est toujours possible de le personnaliser en changeant jusqu'au plus petit détail comme savoir combien d'armure mettre sur chaque membre. L'angle de tir est aussi très impactant sur les dégâts que l'on peut infliger, les attaques de côté, le flanking, est donc très recommandé. La dispersion de la chaleur ou les limites de munitions, vous pousseront à choisir avec soin quelles pièces d'armement vous utiliserez ce tour-ci. Il y beaucoup d'éléments à assimiler avant de maitriser chaque système, mais la courbe de difficulté ne vous force pas à amener tous votre équipement à chaque bataille. En revanche, l'indicateur de difficulté n'est pas très au point et une mission classée niveau 2 peut se révéler proche de l'impossible alors que celle juste après évaluée pareil sera simple. Il s'agit de quelque chose de spécialement vrai lors d'importantes missions de campagnes où les vagues successives d'ennemis peuvent rendre la survie très compliquée.

Battletech est également un jeu agréable à regarder. Sans être beau à s'en faire exploser la rétine toutefois. Les traces laissées par les multiples missiles décorent le ciel et les effets atmosphériques comme l'obscurité ou les tempêtes de poussières qui créent des ambiances et des visuels propres à chaque planète. La camera se permet aussi des points de vue par-dessus l'épaule de temps à autre ce qui ralentira quelque peu le jeu. Un souci pour le moins mineur est le court délai entre le moment ou une action est effectuée (comme le lancement d'un missile qui à atteint sa cible) et le moment où elle est effectivement prise en compte (les dégâts pris en compte sur la cible). Le jeu brille particulièrement dans les combats lance contre lance sans tourelles, missiles ou véhicules de soutien. Cependant il a crash deux fois durant le test donc il reste encore du travail pour les développeurs. Le dernier patch Nvidia aide à supporter le framerate mais une performance inférieure à 60 FPS avec des visuels pareils sur PC ne devrait pas arriver.

En considérant son pedigree, Battletech le jeu de stratégie au tour par tour nous a fait attendre mais est enfin là. La vie de mercenaire et les décisions, problèmes économiques et combats tactiques qui vont avec, ont su nous garder collés à notre siège pendant de bonnes heures. Le cadre de la campagne est étonnamment solide et vous trouverez toujours une bonne raison de vouloir étendre votre garage d'engins distributeurs de mort. Bien que quelques problèmes techniques restent encore à régler (le framerate ainsi que les délais in-game) rien ne saurait vous empêcher de profiter de ce X-Com avec des Mechs dès le jour de sa sortie.