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The Council : The Mad Ones

Un premier épisode plein de promesses.

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Du travail de David Cage aux récents Life is Strange, le jeu à choix multiples est devenu un style emblématique du « jeu à la française ». Les studios hexagonaux Big Bad Wolf et Cyanide se sont associés à l'éditeur Focus Interactive, de chez nous lui aussi, pour développer un jeu au genre si caractéristique de notre belle patrie : le jeu narratif. Un travail centré autour d'une intrigue à choix multiples donc, dans un huit clos haletant ; The Council tend à prouver que le genre a encore de quoi surprendre. Mélangeant mécaniques de RPG et récits alambiqués, The Council : The Mad Ones, le premier épisode d'une suite de cinq, pose les bases de ce qui semble être une enquête atypique bourrée de mystères.

« Cette histoire est probablement une fiction... »

L'intrigue se déroule en 1793 où, non loin des côtes anglaises, l'imposant manoir de Lord Mortimer surplombe une petite ile rocheuse. Ce lieu est le point de rendez-vous de l'élite de l'Orbe Dorée, une organisation secrète qui regroupe d'illustres personnages du monde civilisé. Ainsi vous rencontrerez le président américain Georges Washington, le jeune soldat français Napoléon Bonaparte, la sulfureuse duchesse anglaise aux faux airs d'Emma Watson, Emily Hillsborrow, le légat du Pape Pie VI, le cardinal Giuseppe Piaggi, etc... Le jeu s'ouvre d'ailleurs sur cette phrase : « Cette histoire est probablement une fiction... ». Ce sont en tout douze prestigieux personnages qui sont donc invités par Lord Mortimer, un richissime philanthrope aux secrets bien gardés. Pourtant, tout ne va pas se passer comme prévu. En effet, la très réputé aristocrate française Sarah de Richet, membre important du conseil de l'Orbe Doré et sosie non-officiel de Maggie Smith (quelques fans d'Harry Potter se cachent visiblement chez les développeurs), disparait peu de temps après avoir accosté sur l'île. Lord Mortimer convie alors son fils, Louis Mauras de Richet, notre héros gentilhomme, à venir enquêter sur sa disparition durant les quelques jours où le conseil se réunit.

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C'est pas très beau mais très stylé...

Techniquement, le jeu n'affolera personne : les textures sont parfois grossières, l'aliasing est permanent et les animations rigides et dépassées. Plus grave, le jeu n'est pas très fluide (du moins sur PC) ; le frame rate est au rabais. Cependant, l'action n'est pas le maître mot de ce jeu, ce n'est donc pas aussi gênant que sur un jeu de course ou un FPS. D'autant plus qu'il s'agit d'un titre développé par une petite équipe, épaulé par un éditeur qui n'a pas (encore) le portefeuille d'Ubisoft. Il ne faut donc pas s'attendre à AAA qui va vous scotcher la rétine. Pour autant, on parvient à passer outre ces défauts grâce à une direction artistique particulièrement soignée : le design des personnages est unique et les décors grandiloquant.

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Le manoir, très luxueux, regorge de marbres, de dorures et d'extravagantes œuvres d'arts. Tableaux iconiques (comme la Cène de Leonard de Vinci), sculptures imposantes et bibliothèques fournies, Mortimer est féru d'art qui a la côte et épate la galerie de galeries épatantes. La connaissance est un atout indispensable de ces réunions mondaines. Par conséquent, la culture est partout, disposée par thèmes selon les différentes chambres et salons du manoir, et ça fait du bien. Louis est par ailleurs un excellent guide qui vous en éclairera sur les romans ou les peintures qui attireront votre regard. Il fera un petit commentaire et donnera, parfois, quelques petites précisions sur ces œuvres. Quelques murs invisibles viendront cependant un peu gâcher le sentiment de liberté. Malgré tout, il faudra prendre son temps pour ne pas passer à côté d'élément important. Il est donc important de bien fouiller les environs car le moindre indice peut être essentiel.

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En ce qui concerne les personnages, certains sont vraiment marquants, notamment le héros lui-même avec sa gueule d'ange et ses yeux de biche. Ou bien Elizabeth Holmes, une fille de politicien américain, tatouée et balafrée, aux allures de punk anglaise des années 80. Sir Gregory Holm, quant à lui, est un aristocrate britannique très influent et grand ami de Mortimer, dont le grossier maquillage creuse davantage les signes d'une vieillesse qu'il ne semble pas assumer. Tout ce beau monde forme un ensemble de personnages haut en couleur et très diversifié.

Un système de compétences bien pensé

En tout début de partie, après la scène d'introduction, Emily Hillsborrow (le sosie d'Emma Watson) vous demande quelle est votre profession. Vous aurez alors trois possibilités de réponse : Occultiste, Diplomate ou Détective. Il s'agit là de votre arbre de compétences et chaque branche en possède cinq. La branche Détective, par exemple, dispose des aptitudes Interrogatoire, Vigilance, Psychologie, Logique et Agilité. Elles seront donc toutes débloquées si vous choisissez ce métier en début de partie. Vous pourrez toujours acquérir les autres moyennant trois Points d'Expériences que vous en gagnerez notamment en passant les niveaux à la fin des chapitres mais pas seulement. Mais ce n'est pas le seul moyen d'améliorer vos compétences. Durant vos phases d'explorations, il est possible de récupérer quelques livres. A chaque début de chapitre, vous avez la possibilité de vous équiper afin de gagner un point supplémentaire. Il existe également des Talents qui se débloquent en fonction des aptitudes améliorées ou des actions que vous réussissez (ou ratez).

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Ces compétences vous serviront durant toutes les phases du jeu. Pendant les discussions, bien sûr, où il faudra répondre en fonction des Vulnérabilités et Immunités de vos interlocuteurs. Vous découvrirez par exemple que notre chère Emily est vulnérable à la Psychologie. Il est primordial donc se renseigner au maximum sur les invités afin d'adapter vos réponses en fonction de leurs faiblesses. Pour les découvrir il faudra littéralement saisir les Opportunités qui se présentent à vous. En effet, à certains moments, si possédez la bonne compétence, vous pouvez examiner certains détails de la scène et analyser les invités.

Elles auront également un impact durant les phases d'exploration. Par exemple, la capacité Agilité vous permettra de récupérer un objet en hauteur ou Subterfuges déverrouillera les coffres fermés à clé. Ce système va ainsi profondément rythmer votre aventure vous autorisant certaines actions ou, à l'inverse, les rendant impossible. Attention cependant à ne pas en abuser. Chaque utilisation requiert des Points d'Efforts dont le coût varie en fonction du contexte. Gare à les utiliser avec parcimonie, bien qu'à un certain niveau, leur utilisation devient gratuite. Vous pourrez cependant les régénérer ou en ajouter grâce aux consommables cachés dans le manoir. Parfois votre propre logique et vos connaissances accumulées permettront de venir à bout des énigmes.

Certaines conversations se transforment en Confrontations, des sortes de combat de boss. Ces discussions spéciales sont les pivots de votre aventure. Elles permettent de faire vraiment avancer l'intrigue en évitant, si possible, de froisser votre interlocuteur. C'est donc le moment opportun d'utiliser vos compétences et vos connaissances sur les personnages à bon escient. Certaines réponses ou actions débloqueront des Traits procurant des bonus et des malus permanents à « Monsieur de Richet ». Ceux-ci sont cachés et se dévoilent en fonction de vos choix, qu'ils soient bons ou mauvais.

Trame principale et histoires parallèles

Un des plus gros atouts du jeu, outre son côté RPG, est sa trame narrative. Certaines séquences se séparent en deux scénarios bien distincts. Vous ne pourrez donc pas tout savoir sans recommencer le chapitre. Libre à vous de choisir quel chemin suivre en sachant qu'aucun retour en arrière est possible (prend toi ça Max). Deux histoires se déroulent donc au même moment et c'est ce qui fait la richesse du récit. On a souvent le sentiment de rater quelque chose, tout en en approfondissant une autre. L'histoire étant riche de mystères et de secrets vous passerez forcement à côté d'informations importantes, bien que généralement, elles sont trouvables pendant les phases d'exploration (en fouillant les chambres des invités par exemple).

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L'ambition du studio était ici de proposer des situations qui pousse le joueur dans ses retranchements. Des choix cornéliens qui questionnent parfois sa propre morale quitte à guider Louis au vice. Pour couronner le tout, toutes vos décisions sont irréversibles et il faudra faire avec vos regrets. Vous disposez, bien heureusement, de plusieurs sauvegardes afin de recommencer l'aventure plusieurs fois et ne (presque) rien rater de l'aventure.

Tout ces récits s'imbriquent bien, et la trame principale, déjà riche, s'agrémente donc d'histoires parallèles qui dépassent les enjeux personnels du héros. De plus, selon vos choix, les différents dénouements de cet épisode « pilote » seront franchement différents. On ne vous dévoilera évidemment rien mais sachez que le second épisode risque déjà de fondamentalement se distinguer en fonction des répercutions de ce premier.

Conclusion

En sommes, The Council : The Med Ones pose les bases de son histoire et ses mécaniques comme il se doit. On sent vite l'importance de ne pas se tromper et de choisir intelligemment les compétences à améliorer. Big Bad Wolf et Cyanide propose là un pur jeu narratif aux choix décisifs et impactant. La volonté d'instaurer des décisions indélébiles fait naître un sentiment de frustration qui nous pousse à recommencer le jeu pour tout comprendre des intrigues. Le rythme est un peu lent mais il dû à un scénario qui se met en place. Réparti sur cinq épisodes, il est encore tôt pour juger des tenants et aboutissants de l'histoire mais au vu de ces premières fins d'épisodes, les répercutions semblent être importantes. Les compétences sont une bonne idée de gameplay et enrichissent grandement les actions et les possibilités de réponse. Elles développent également le héros principal, Louis de Richet, qui devient rapidement un personnage complexe à la personnalité atypique.

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08 Gamereactor France
8 / 10
+
Une intrigue complexe et bien ficelée, l'art est partout, le système de compétences, les personnages, la direction artistique, un vrai charme
-
Les graphismes peu attirants, des animations souvent ratés, un framerate à la ramasse, un rythme un peu lent.
overall score
La moyenne de Gamereactor. Quelle note lui attribueriez vous? La moyenne est établie à partir des notes accordées par les différentes rédactions européennes de Gamereactor

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