Développé par le studio The Barlet Jones Supernatural Detective Agency et Sony San Diego, Drawn to Death sort ce mois-ci. Derrière ce projet, on retrouve David Jaffe, l'homme derrière l'ovni Twisted Metal mais aussi God of war. Plutôt que des dieux ou des voitures qui se percutent, il 'agit cette fois d'un jeu en arène multijoueur.
Son principal attrait réside dans son style artistique. L'ensemble du jeu est construit autour de l'idée que tout se passe dans le cahier d'un jeune garçon qui se trouve en classe et on devine, compte tenu de son langage, qu'il s'agit d'un adolescent. Cela se reflète partout, dans les menus, les tutoriels, bien que le jeu lui-même soit en 3D plutôt et qu'il ne se contente d'illustrer les pages d'un cahier en 2D.
Les parties en mode multijoueur se jouent à quatre joueurs (le maximum sur une carte) avec une variété de modes de jeu, y compris les modes free for all et team deathmatch, sur une sélection de cartes et, à partir de là, vous pouvez personnaliser vos armes, vos personnages, les skins, ou vos capacités de provocation, avec des kits d'éléments disponibles pour débloquer d'autres choses en plus. Une fois que vous commencez une partie, vous découvrez un shooter à la troisième personne assez standard dans lequel vous tirez sur vos ennemis jusqu'à ce qu'ils soient morts et que le premier à atteindre le score demandé l'emporte.
Ce concept de «tirez sur eux jusqu'à ce qu'ils soient morts» est le principal problème de Drawn to Death car les ennemis mettent beaucoup de temps à mourir. Ce qui est très frustrant, au point où vous pouvez arriver discrètement derrière votre ennemi, ajuster votre tir, le viser en pleine tête, sans parvenir à faire mouche. Et même avec des capacités spéciales vous ne faites généralement pas beaucoup de dégâts.
Le fait de pouvoir sauter complique encore d'avantage votre mission car les joueurs peuvent sauter incroyablement haut et rester en l'air relativement longtemps. Du coup Drawn to Death se transforme souvent en un affrontement entre des ennemis qui sautent dans tous les sens et s'arrosent de balles. Dans la plupart des modes, il faut tuer seulement 10 ennemis pour gagner, on pourrait penser que cet objectif est assez facile et rapide à atteindre mais, vu la difficulté que vous aurez à les viser entre deux sauts, les parties peuvent traîner un peu en longueur.
Les cartes ne contribuent pas à améliorer les choses. Beaucoup de jeux en mode multi-joueurs essayent aujourd'hui de nous proposer de la «verticalité», un terme populaire dans l'industrie en ce moment et Drawn to Death ne déroge pas à la règle, à l'exception des grands espaces caverneux et des grands bâtiments à traverser qui ne conviennent pas particulièrement à un jeu qui a un maximum de quatre joueurs, le défi devient alors souvent juste de trouver les autres. Les cartes seraient beaucoup plus amusantes à jouer s'il y avait plus de gens contre lesquels se battre, là on se croirait dans un labyrinthe sans vie.
Pour revenir aux options de personnalisation, il y a beaucoup de possibilités et la variété des skins proposée est plutôt cool, avec notamment des références à God of War (sans grande surprise) ci et là en plus de pas mal d'autres designs intéressants. Il y a aussi un nombre d'armes différentes et, si les skins sont purement esthétiques, le choix des armes en l'occurrence influence énormément le jeu et pas toujours de manière judicieuse.
Comme prévu, de meilleures armes peuvent être déverrouillées au fur et à mesure de votre progression, ce qui est logique, mais certains d'entre elles sont nettement plus efficaces que les autres ce qui déséquilibre le jeu. Ce problème d'équilibre, , s'applique également aux personnages, en particulier à l'ours en peluche, Alan, qui est beaucoup plus puissant que les autres dans le jeu. Si en plus on met entre ses mains les meilleures armes, on est sûr d'avoir la formule gagnante et, par conséquent, il est utilisé dans pratiquement toutes les parties.
Le titre tente d'imprégner tous ces éléments de note d'humour que l'on pourrait retrouver dans un cahier de note d'adolescent, mais malheureusement cela ne va jamais au-delà de la simple reproduction de stéréotypes. Il y a des mêmes, des jurons et des obscénités, mais cela n'est pas très subtile ni très intéressant et nous ne vous parlons même pas de la grenouille qui nous guide dans le menu principal. Non seulement elle n'arrête pas de parler, mais en plus vous êtes obligé d'appuyer sur X à chaque dialogue pour passer la séquence de texte, ce qui, comme vous pouvez l'imaginer, devient vite énervant.
Dans l'ensemble, le jeu propose quand même des idées intéressantes, avec des arènes qui rappellent les vieux shooters arcade et un style de graphismes unique, mais hélas, le résultat final n'est pas à la hauteur. Différents éléments du gameplay, notamment le temps nécessaire pour tuer ses adversaires et les cartes trop grandes offre au final une expérience multijoueur assez déconcertante. En dépit de la profondeur en termes de personnalisation, le jeu manque de contenu et de substance et ni les nombreuses armes, ni les skins ne parviennent à inverser la tendance.