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Knee Deep

Knee Deep

Après plus d'un an sur PC, cette aventure épisodique marécageuse débarque enfin sur consoles de salon.

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Knee Deep, premier projet du studio indépendant Prologue Games, est un titre épisodique d'aventure très sombre. Sorti initialement sur Steam en 2015, le jeu arrive enfin sur consoles de salon via une compilation, l'occasion pour de nouveaux joueurs de découvrir Cypress Knee.

Rapidement, des rumeurs circulent sur la mort de la star hollywoodienne Tag Kern, décédé dans de mystérieuses circonstances dans la ville de Cypress Knee en Floride. Sur l'affaire vont alors se pencher trois investigateurs acharnés, en l'occurrence Jack Bellet, Romana Teague et K.C. Gaddis, que vous contrôlerez à travers votre progression dans les trois actes principaux de Knee Deep. Jack est un journaliste obsédé par la volonté de revenir au sommet. Roma une jeune femme stressée d'une vingtaine d'année qui dirige l'un des blogs les plus prometteurs du web, et enfin K.C. Gaddis est un flic impitoyable devenu détective privé toujours accompagné de son fidèle coéquipier canin. Cette affaire, qui semblait être une enquête de routine à première vue, se révélera vite beaucoup plus trouble...

Le point fort de Knee Deep est indéniablement sa narration, qui se déroule sur une immense scène devant un public. La transition entre les environnements s'effectue par le déplacement des personnages d'un bout du décor à l'autre, explorant ainsi les multiples lieux des différents confins de la scène. On passe ainsi d'un endroit à l'autre avec plaisir, les réactions de la foule ainsi que d'autres subtiles nuances bien pensées aidant encore plus à vous donner l'illusion que vous êtes aux commandes d'une production théâtrale.

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L'aspect humoristique du jeu est loin d'être irréprochable, et on a parfois droit à des références un brin maladroites et parfois difficiles à comprendre. Certains gags sont trop répétés et s'essoufflent assez rapidement, comme le maire qui utilise fréquemment des phrases en donnant l'impression d'être hors du contexte, ou le manager du park, Remy, qui parle de lui toujours à la troisième personne. On regrette également le manque de fluidité dans l'évolution du jeu, un peu comme dans certains titres de Telltale, étant donné que vous êtes forcé de répondre dans une conversation en temps réel. Ce qui rend pénalise l'immersion et l'intensité de la scène vécue.

Vous écrirez des articles tout au long de l'histoire dont vous pourrez choisir les éléments clés. Ecrire un article trop acerbe peut vous attirer les foudres des habitants locaux et les rendre moins enclins à vous révéler des informations, tandis qu'ignorer totalement leurs conseils peut susciter leurs mécontentements. A part assembler des articles et sélectionner des options de dialogues, le gameplay est extrêmement vide, vous demandant de résoudre des énigmes de style assemblage de pièces sur les scènes de crime ou de prendre part à des distractions sans le moindre sens. Comme jouer au jeu de la taupe par exemple. Une interaction plus profonde avec le monde du jeu aurait certainement rendu l'expérience plus prenante et aurait varié un tant soit peu les situations proposées.

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Malgré un acte final totalement farfelu, l'écriture reste assez cohérente. Vivre l'histoire à travers ces trois différentes perspectives et voir comment leurs aventures interagissent entre elles se révèlent assez plaisant et captivant. La conclusion laisse un sentiment mitigée car elle est déconnectée du cadre initial et de l'enquête relative au fameux meurtre mystérieux. Mais là où l'écriture de Knee Deep tire son épingle du jeu, c'est dans son rythme et son sens de l'intrigue conservant en toile de fond la problématique initiale. Du moins jusqu'à l'acte final donc...

La simplicité esthétique de Knee Deep, bien que clairement dépassé techniquement, peut appraître comme un clin d'œil aux titres point & click classiques des années 90 tels que The Longest Journey, Grim Fandango, ou encore Sam & Max Hit the Road. Mais sous ce voile de nostalgie se cachent des défauts indéniables, comme une synchronisation labiales ratée et des animations de personnages rigides. Sa bande-son inspirée de films sombres est appropriée au ton du titre, mais manque cruellement de variation. Nous avons ainsi le droit à la même phase musicale de guitare en continue. Certes, cela a peut-être été un choix intentionnel de renforcer l'écho des voix pour appuyer l'ambiance théâtrale, mais cela laisse souvent une impression de creux.

En dépit de défauts difficiles à éluder, Knee Deep reste une expérience acceptable pour tous les fans de point & click. Après le rideau final, la conclusion nous a laissé un peu perplexe, mais nous restons convaincus, mais l'expérience dans son ensemble ne nous a pas déplu, loin de là. Les développeurs du studio Prologue Games forment une équipe talentueuse aux idées audacieuses, et bien que Knee Deep ne soit pas parfait, on ne peut que saluer le cadre original qui nous est proposé, une audace offrant au titre une singularité certaine...

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06 Gamereactor France
6 / 10
+
Le concept de spectacle est intriguant, l'écriture (avant le dernier acte) est excellente et les configurations sont très bien exécutées.
-
Le gameplay est vide, l'humour manque parfois de justesse, et l'acte final prend une tournure malheureuse...
overall score
La moyenne de Gamereactor. Quelle note lui attribueriez vous? La moyenne est établie à partir des notes accordées par les différentes rédactions européennes de Gamereactor

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