Project Resistance : Quand Capcom change les codes de Resident Evil

En ce moment, tout s'enchaîne comme il faut pour Capcom. Tout d'abord, la suite de Devil May Cry a mis les points sur les i après une période déserte. Par ailleurs, la sortie d'Iceborn, extension de Monster Hunter World, a déjà cumulé 2,5 millions de ventes. Enfin, le renouveau de Resident Evil par un remake maîtrisé du deuxième opus et la sortie presque récente du septième titre a montré que la licence avait encore un bel avenir devant elle.

Un bel avenir qui se traduit en un jeu disponible au Tokyo Game Show, plus grand événement nippon dédié au jeu vidéo. Sûr de sa force, Capcom a dévoilé lors de l'exhibition Project Resistance, une expérience asymétrique dans l'univers de Resident Evil. Historiquement, les spinoffs de Resident Evil ont tous été des excellents jeux (qui a parlé de Code Veronica X ?). Produire un nouveau standalone pour Capcom est un projet audacieux et courageux pour une licence au top de sa forme. Mais le risque n'est-il pas le sel de la vie ?

Présente à Tokyo, une démo jouable s'est offerte aux joueurs. Après un tutoriel bref, Project Resistance rappelle avec fidélité le remake du 2 (disponible depuis le 25 janvier sur PC, PS4 et Xbox One) : les décors, les boutons, l'interface ... tout y passe. À une exception près : le gameplay est bien différent des précédents opus de la série. De fait, au lieu d'être seul contre l'environnement, quatre joueurs essaieront de survivre contre les plans échafaudés d'un autre joueur. Pour faire simple, vous passez du 1 contre l'IA à du 4 vs 1.

Le maître des lieux, ou "Mastermind" a une palanquée d'outils à sa disposition : utilisation de zombies et d'ennemis légendaires, équipement des caméras de surveillance avec des armes lourdes ... L'arsenal fourni au Mastermind est assez varié et lui procure un plaisir non refoulé : il est toujours satisfaisant de voir les autres joueurs galérer à esquiver les pièges et monstres.

D'un autre côté, les quatre personnages représentent chacun une classe : Tank, Brute, Soigneur et Hackeur. Si celles-ci sont moins travaillées que dans des RPG ou MOBA classiques, elles permettent de favoriser un trait spécifique. Par exemple, la brute pourra battre ses ennemis à mains nues tandis que le soigneur ressuscitera ses alliés avec facilité.

Si l'on peut reprocher à Project Resistance un manque de diversité dans les classes et les personnages, gardons à l'esprit que le jeu n'en est qu'aux prémices de son développement. Il est légitime d'espérer que certains ajustements soient faits d'ici la sortie du jeu. Par ailleurs, le manque de disparité entre les personnages n'est qu'un détail majeur comparé par exemple à l'impératif de travailler en équipe. Lors de l'essai de la démo, chaque joueur qui quitta le navire coula peu de temps après. On peut saluer la maîtrise présentée par Project Resistance pour avoir capturer l'essence d'un jeu de survie en insistant sur son caractère coopératif.

Pour le moment, il est trop difficile de donner un jugement sur le succès de Project Resistance. Si le titre plaira pour faire vibrer la corde nostalgique de certains, certains concepts rappellent, entre autres, Left 4 Dead. Néanmoins, le jeu est encore en développement et présente d'ores et déjà des idées intéressantes qui méritent de travailler. Et puis, visiblement, Capcom nous a déjà prouvé qu'il ne fallait pas les prendre à la légère.