Aperçu de State of Decay 2

Chaque catastrophe liée à des zombies commence quelque part. De nombreux scénarios différents existent. Du virus T de Resident Evil au retour de la sonde spatiale dans La Nuit des Morts Vivants. Nous avons demandé à Richard Foge de chez Undead Labs, quel était le déclencheur de cette apocalypse dans State of Decay et sa suite. Le directeur du game design a alors plaisanté puis changé de sujet. « Nous ne parlons pas de cela », nous a-t-il dit en riant. « C'est un secret bien gardé ». Il y a des indices disséminés à travers le monde zombifié et si vous cherchez la réponse à cette question vous devrez rassembler ces derniers et trouver vous-même la réponse.

En effet, vous devrez apprendre les causes des événements par vous-même. De plus, le jeu semble nous plonger dans un monde profond et détaillé où plusieurs types de gameplay se chevauchent. Cet aspect permettra au joueur d'avoir une expérience qui lui sera propre, unique, dans cette aventure à la troisième personne. Ainsi, votre jeu ne sera pas le même que celui de vos amis et vice versa. Plusieurs systèmes de jeu se chevauchent donc dans une sandbox permettant au joueur de centrer l'histoire autour de lui, de ses choix. Ainsi, la narration récompensera le joueur en fonction de ses investissements personnels dans un monde vaste et peuplé de nombreux autres personnages.

Il y a tout de même une prise de risque calculée puisque ces différents systèmes ne sont pas toujours coordonnées entre eux. Par exemple, le placement des zombies dans State of Decay 2 n'a rien à voir avec les personnages que vous rencontrez ainsi que les quêtes à accomplir pour eux. Cette organisation mène à une imprévisibilité réellement immersive. Undead Labs souhaite amener les joueurs à vivre une expérience unique afin que lorsque ces derniers comparent leurs histoires, celles-ci soient différentes. Le but étant que le parcours de chacun soit défini par ses actions et non un rythme imposé à l'avance.

« Vous n'aurez pas ce genre de moments », déclare Foge concernant l'absence de cinématiques axées autour de l'histoire. « Vous aurez différents moments durant lesquels vous développerez un attachement envers des survivants car quelque chose en eux vous aura poussé à aller vers ces personnages. Peut-être que les missions que ces derniers voulaient accomplir vous auront été familières, peut-être ont-ils déjà sauvé la vie d'autres survivants. Ces moments individuels accumulés à votre relation avec ces survivants vous permettront de réellement ressentir l'impact de leur disparition si cela venait à arriver. Cela viendrait non pas d'une cinématique bien faite avec une jolie musique. Cela viendrait du fait que vous auriez pu empêcher cela, vous avez le contrôle et si ces derniers viennent à mourir cela peut provenir de l'un de vos choix ».

Notre point de sauvegarde nous a déposé dans une communauté qui avait déjà environ six ou sept heures de jeu derrière elle. Nous dirigions nos membres depuis notre camp de base, à la recherche de ressources et nous préparant toujours au pire. Vous pouvez changer de personnage autant que vous le souhaitez et certains des survivants de notre groupe avaient des missions pour nous. (Pendant que nous les faisions, ces derniers nous expliquaient le contexte à distance). Le jeu semblait offrir de nombreuses choses à faire. Malgré cela, nous avons eu l'impression de seulement effleurer la surface de ce que le jeu proposera à sa sortie.

La carte sur laquelle nous avons joué au départ semblait être comme les ruines de l'Amérique rurale. Il s'agissait de l'une des trois zones jouables dans la version définitive d'après ce que l'on nous a dit.

Beaucoup de choses sont en jeu et vous devrez partir à la recherche de ressources et autres fourniture afin de vous préserver du danger. Cela implique donc de vous aventurer dans le monde extérieur et parcourir les bâtiments abandonnés tout en traitant avec les PNJ que vous rencontrerez. Il nous a semblé que de nombreuses missions étaient disponibles bien que passer de l'une à l'autre ne soit pas toujours très intuitif. Nous n'avons en revanche pas vu assez du contenu pour nous faire un véritable avis sur ce sujet.

Vous pouvez évidemment jouer seul, passant d'un survivant de votre groupe à l'autre. En revanche, Undead Labs a clairement pensé State of Decay 2 pour le multijoueurs. Le système est simple : vous invitez entre un et trois amis qui quittent leur partie et rejoignent la vôtre. Les ressources et l'expérience récupérée retourneront dans leur partie une fois que vous aurez terminés. Les actions de ces derniers n'auront en revanche qu'un impact minime sur la partie de l'hôte. Que vous invitiez des amis ou bien que vous receviez l'aide d'une personne aléatoire, le système semble bien fait. Nous n'avons malheureusement pas pu le voir marcher à la perfection lors de l'avant-première. En effet, cela ne se passait pas toujours sans accrocs. Nous avons pu assister à certains crash de joueurs ainsi qu'à quelques glitches. L'aspect coopératif semble excellent en théorie mais d'après ce que l'on a pu voir, State of Decay 2 aura besoin d'être peaufiné avant son lancement.

En effet, cet aspect quelque peu rugueux imprègne le jeu jusqu'à un certain point. Bien que les soucis que nous avons pu expérimenter n'étaient que des bugs mineurs, nous espérons que ceux-ci seront corrigés avant la sortie du jeu. Comparé à son prédécesseur en revanche, l'ensemble du jeu paraît plus uni, plus cohérent. En oubliant le véritable bond graphique effectué (le jeu est vraiment appréciable en 4K), les commandes sont plus intuitives ici et les animations plus fluides.

Une autre amélioration à noter se trouve dans le design du monde, plus grand et plus détaillé. Le décor familier a été ravagé certes, mais pas détruit. À la place, nous pouvons voir à quoi cela ressemble, deux ans après la catastrophe. La nature, et le nouveau statu quo ont, depuis, affirmé leur emprise sur ce monde et l'environnement qu'il renferme.

« La plupart des jeux apocalyptiques veulent aller le plus loin possible et tout n'est que bâtiments en ruines et câbles électriques », déclare le directeur artistique Doug Williams. « Il ne nous semblait pas que cela se passerait de la sorte. Nous avons donc souhaités rendre les choses plus naturelles et réalistes selon nous. Vous trouverez donc des choses comme une maison ayant brûlé, des ordures dans la rue, etc...Vous verrez ces choses-là mais ce n'est pas comme si la ville entière avait été annihilée [...] À certains moments vous vous direz 'oh, c'est un bel endroit'. Puis vous vous ferez attaquer par un fauve et décapiter ».

Lorsque vous n'êtes pas en train de gérer votre communauté ou d'améliorer votre base, vous explorerez les paysages autour de vous. En effet, vous devrez chercher les composants essentiels à votre survie (les médicaments par exemple où vous vous retrouverez parfois en conflit avec d'autres factions pour les récupérer). Si vous vous retrouvez au volant d'un véhicule, vous pourrez être amené à écraser les ennemis qui vous barrent le route. En revanche, la panique peut facilement s'installer lorsque ces derniers grimpent sur le toit et essayent d'ouvrir les portes. Cela nous a souvent amené à devoir faire de grands virages afin de faire tomber les ennemis du véhicule. Si vous vous retrouvez à court d'essence, que vous rentrez dans des ennemis toxiques ou que vous percutez un mur, vous devrez continuer à pied ce qui est très dangereux dans State of Decay 2.

Tandis qu'une certaines sécurité soit possible lorsque vous n'êtes pas seuls et que vous affrontez des groupes de morts-vivants, la furtivité reste une tactique de premier ordre lorsque vous jouez seul. Il est facile de se retrouver submergé et vous devrez vous auto-gérer puisque votre endurance est limitée. (Celle-ci est d'ailleurs impactée si vous êtes trop fatigué ou blessé). De plus, certains types de zombies vous seront mortels si vous vous retrouvez isolé. Afin de pousser la tension plus loin, le système de mort définitive s'impose. En effet, si l'un de vos personnage décède face à une horde, celui-ci disparaît définitivement. Il est donc important de savoir gérer l'endurance et la santé avec précaution et ce au travers des nombreux personnages. Les animations de combats sont bonnes dans l'ensemble, et certaines exécutions sont brutales et sanglantes. Il ne s'agit pas d'un monde cartoon-esque, et l'épidémie de sang de zombie ainsi que leurs yeux perçants sont particulièrement menaçants.

La clef d'un jeu comme celui-ci, demandant un véritable investissement de temps, se trouve dans la variété. En termes de missions, de personnages ainsi que du design du monde dans lequel on évolue. Il semble que beaucoup de choses puissent se passer dans ce monde-là, mais jusqu'où ? Cela reste à voir. En revanche, pour toutes les variables disponibles, nous avons pu constater quelques détails qui manquaient de cette variété. Nous avons croisés les mêmes zombies à plusieurs reprises. Un homme imposant portant une sorte de couche est difficile à oublier. Les voitures manquent elles aussi de différences. Nous ne sommes d'ailleurs pas totalement convaincus par la maniabilité des véhicules bien que nous ayons finalement pu nous y habituer un peu.

Après réflexion, il serait justifié de dire que nous avons été quelques peu submergés par l'ouverture du monde proposé dès le départ. Mais cela n'est pas une critique négative. Bien que nous n'ayons pas pu tout explorer en raison du temps limité que nous possédions, le monde semblait détaillé et plein de possibilités. Comme nous l'avons dit précédemment, nous espérons que le jeu sera peaufiné avant sa sortie. Nous attendons tout de même avec impatience de nous plonger dans ce jeu sandbox post-apocalyptique dans les semaines à venir.