Il y a de cela une dizaine d'années est apparu Alan Wake, sur Xbox 360. Un titre suscitant alors un engouement inattendu, mais aussi mérité. S'inspirant des (meilleures) œuvres de Stephen King, ainsi que des premiers films de David Cronenberg et David Lynch, l'exclusivité Microsoft était une pure réussite. Plus d'une décennie, toujours pas de suite à l'horizon, malgré le spin-off Alan Wake's American Nightmare qui a permis (en 2012) d'étendre l'univers du jeu. En cette rentrée, Remedy a donc plutôt opté pour un remaster de son survival horror désormais culte.
Le studio finlandais a tout fait pour faire monter la hype, notamment des Easter Egg cachés plusieurs productions du studio finalndais (récemment dans Control où un DLC repose sur une affaire directement liée à Alan Wake). Ledit remaster ne se contente pas d'un simple ravalement de façade, mais rafraîchit aussi certains éléments dépassés afin de devenir attractif pour une nouvelle génération de joueurs et de consoles. D'autant que, contrairement au titre originel, Alan Wake Remastered profitera cette fois également aux joueurs PlayStation, élargissant considérablement sa cible potentielle.
L'intrigue reste évidemment la même que celle de 2010 ; Alan Wake est un célèbre auteur new-yorkais malheureusement frappé du syndrome de la page blanche. Dans l'espoir de pouvoir retrouver son imagination et sa créativité d'antan, il décide de partir en vacances avec sa femme, Alice, dans une petite ville : Bright Falls. Ce qui semblait être une paisible retraite se transforme alors très vite en cauchemar. Après une dispute entre les deux époux, Alice s'évapore dans la nature et se retrouve aspirée par un lac. Alan tente de la sauver en plongeant dans ces eaux troubles. C'est à ce moment-là qu'il se réveille dans sa voiture, accidentée et qu'il découvre une page d'un manuscrit qu'il aurait écrit mais dont il ne se souvient pas.
Dans l'espoir de retrouver sa femme, il devra explorer Bright Fall de fond en comble, et rencontrera en chemin d'effrayantes créatures avant de comprendre la mélédiction nocturne qui frappe la région...
Inutile de préciser que la narration d'Alan Wake Remastered est toujours aussi captivante qu'auparavant. Le rythme est très équilibré et les événements se déroulent avec une grande fluidité. Remedy a d'ailleurs décidé de conserver les petits QR code dispersés dans chaque chapitre et qui permettent d'accéder aux visions d'Alan, des petits Easter Eggs qui dans le titre original nuançaient un peu la cadence du récit. Ces petites histoires peuvent être visionnées par le joueur quand il le désire, mais n'ont pas réellement d'intérêt pour l'intrigue en elle-même. Elles vous permettent cependant de vous plonger un peu plus dans cette ambiance surréaliste et créent une sorte d'empathie avec l'esprit torturé d'Alan.
Pour ceux qui découvrent le jeu, on vous conseille d'allumer les radios et télévisions disséminées dans le monde, elles vous donnent beaucoup d'éléments pour mieux comprendre l'expérience que vous êtes en train de vivre. N'hésitez pas non plus à errer dans Bright Falls pour retrouver les pages du manuscrit d'Alan qui parfois propose d'intéressantes suggestions. Mais on ne vous en dit pas plus...
Le jeu étant une version remasterisée, il va sans dire que ses points forts sont principalement sonores et visuelles sur le son et ses visuels. Cette nouvelle version Remedy soigne le taux d'images affichées par seconde et la résolution (4K et 60fps sur la new-gen). Comparé aux anciennes versions, la différence est limpide en ce qui concerne le contraste entre ombres et lumières ; illuminée par la lune et enveloppée par l'obscurité, Bright Falls offre une ambiance mystique et plus inquiétante que jamais. Les nouvelles textures apportent plus de détails à l'environnement, et élèvent par la même le degré d'angoisse.
Les personnages ont aussi été modernisés, notamment leurs animations faciales et en leur synchronisation labiale. Tout n'est pas parfait à ce niveau là, mais c'est nettement mieux qu'en 2010 (heureusement quand même !). La version PlayStation 5 met intelligemment à profit la DualSense et permet une meilleure expérience de jeu.
Dommage toutefois que les gâchettes adaptatives ne soient pas mises à profit, tout comme le haut-parleur de la manette. Cela aurait pu donner aux armes un plus grand réalisme et plus de saveur encore aux émissions de radio/télévision. En parlant de l'audio justement, l'expérience sonore reste néanmoins très immersive. Une immersion garantie également par la quasi absence de temps de chargement lorsqu'Alan est amené à changer d'environnements.
Malgré le poids des années, Remedy est parvenu à actualiser son titre de manière idéale. Les développeurs finlandais nous offrent une expérience moderne et captivante, profitant au passage de la nouvelle génération de consoles pour sublimer le matériau de base. Y rejouer après onze ans n'a pas du tout entaché son statut de chef d'œuvre et a au contraire donné envie d'en voir plus. Qui sait si Alan Wake Remastered n'est pas le prélude à une vraie suite tant réclamée par les joueurs ?. En attendant, contentons-nous de profiter de ce bijou de survival horror, c'est déjà pas mal.
PS : La séquence de la ferme des Anderson est toujours aussi flippante !