PlayStation VR, nos impressions

Enfin le voilà. Après le HTC Vive et Oculus Rift, c'est au tour de Sony de proposer son casque de réalité virtuelle. Avec une portée plus conséquente puisque non seulement le prix de lancement de l'équipement reste relativement attractif. Mais surtout la PlayStation 4 s'est déjà écoulée à quelque 40 millions d'exemplaires dans le monde depuis sa sortie en 2013. Le PSVR dispose en outre d'un line-up plutôt compétitif. Suffisant pour lui permettre de rentrer rapidement dans les mœurs des gamers ?

Difficile de se prononcer de manière catégorique. La diversité des titres proposés au lancement a en tout cas de quoi séduire le joueur lambda à première vue. Et l'appareil sera commercialisé à un tarif plus abordable que ses concurrents : 399€, hors équipements complémentaires, parfois nécessaires d'ailleurs. De plus, la compétence de Sony n'est plus à démontrer dans la sphère vidéoludique...

Assez pour répondre à l'exigence des joueurs ? Il convient d'abord de vous prévenir que la technologie n'est pas forcément adaptée à tout le monde. Notamment en raison du trouble qu'elle peut engendrer, l'utilisateur étant coupé le moment de sa partie de tout contact avec le monde réel. Comme nous vous le disions il y'a quelques mois lors de notre test consacré au HTC Vive, il nous semble donc nécessaire d'essayer le matériel avant de consentir à l'acheter.

Avant d'entrer plus en profondeur dans l'analyse de l'expérience de jeu proposée, évoquons d'abord l'équipement en lui-même. Pour 399€, on a donc le fameux casque, une oreillette pour le son, un boîtier permettant de le connecter ainsi que tous les fils de branchement nécessaires, ainsi qu'une démo de huit titres. Malheureusement, il vous sera indispensable de débourser 50 euros supplémentaires pour vous munir d'une PlayStation Camera et près de 80 euros pour une paire de PlayStation Move (certes pas indispensable). L'un dans l'autre, on s'aperçoit donc que le prix réel pour profiter pleinement du VR se rapproche finalement bien vite de son concurrent le plus direct sur PC, à savoir l'Oculus Rift, qui est dorénavant vendu pour un peu moins de 700 euros.

Il est impératif donc prendre en considération le coût global de la bête, qui atteint allègrement les 600 euros dès lors qu'il s'agit d'acheter des jeux, moins onéreux certes que les jeux dits traditionnels. Evidemment, une PS4 Slim revient moins cher que d'investir dans un PC, bien que ce dernier ait une utilité toute autre qu'une console...
De plus, le PSVR apparaît nettement moins luxueux que ses équivalents pour ordinateurs. Il est certes bien conçu, avec un design élégant et futuriste, assez léger et sans doute plus adapté à une pratique dans un salon d'un logement standard. Son usage est agréable avec notamment deux plaques souples en caoutchouc (l'une sur le front, l'autre à l'arrière du casque) permettant un ajustement optimum. Il y'a un bouton à l'arrière qui peut être utilisé pour serrer le casque, et vous pouvez modifier l'angle pour le confort, en tirant la sangle arrière vers le bas si vous préférez. Un autre bouton également qui se trouve en dessous afin d'effectuer des réglages et de rapprocher l'écran de votre visage. Enfin sa forme incurvée et son excellente finition lui permettent de mieux de fixer que ses concurrents, qui restent malgré cela plus haut de gamme.

Le casque VR reste heureusement confortable même pour ceux qui portent des lunettes. Bien que ceux qui en portent devront sans doute effectuer des pauses encore plus régulières que les autres usagers. Ce qui ne devrait les rebuter donc, loin de là, Sony ayant évidemment pensé à eux. Lunettes ou pas, le casque parvient à préserver le joueur de la lumière extérieure grâce une texture arrondie, en caoutchouc, qui entoure l'écran OLED. Ce qui est tout simplement indispensable à toute immersion. Contrairement à ce que l'on pouvait craindre, la matière de ce revêtement ne contribue pas à vous faire suer davantage. L'écran à néanmoins tendance à s'embuer assez rapidement dès que la température de la peau grimpe un tant soit peu...

Qui dit équipement plus abordable, dit presque inexorablement qualité inférieure. La résolution obtenue sur l'écran du PSVR est donc moins bonne que celle de la concurrence précédemment mentionnée. L'écran 1920 x RGB x 1080 OLED de Sony contenant en effet moins de pixels (ce n'est plus tout à fait la même histoire si l'on tient compte des sous-pixels, PSVR étant supposé être mieux loti de côté-là que le Vive et l'Oculus). Tout élément de décor complexe à reproduire semble peu convaincant, comme si vous étiez encore sur l'ancienne génération de consoles. Les 120Hz (90Hz au minimum) procurent néanmoins une sensation de réalisme total et une expérience de jeu vraiment fluide. Le champ de vision de 100° est relativement étroit, sans que cela ne soit non plus un réel inconvénient. L'audio 3D fonctionne est elle aussi convaincante et permet d'accroître l'immersion (les oreillettes d'origines étant largement suffisantes).

Une des choses qui nous ont le plus impressionnées est la reproduction des mouvements, chaque hochement de tête étant pour le coup parfaitement suivi. On le constate encore mieux dans des titres comme VR Luge et Danger Ball, lesquels reposent essentiellement sur la perception des mouvements effectués. L'unique souci que nous ayons rencontré concerne un défaut de caméra lorsqu'on nous sortions légèrement de la zone d'action prédéfini. Ce qui est logique compte tenu de la capacité réduite de la prise de vue offert par le détecteur de mouvements du PSVR, en dépit de qualités.

L'utilisation du PlayStation Move n'est donc pas obligatoire sur tous les jeux. Et elle ne nous semble pas indispensable pour la grande majorité des jeux que nous avons pu tester. Même pour Until Dawn: Rush of Blood par exemple, le DualShock traditionnel de la PS4 nous a semblé plus pertinente.

Au moment de rédiger ces lignes, nous ne se sommes pas en mesure d'évoquer l'intégralité des jeux de lancement de la machine. Pour des raisons de confidentialités fixées par l'éditeur/constructeur. Parmi les titres déjà approfondis à travers notre site, Tumble VR est puzzle game bien adapté à l'univers de la réalité augmentée. Scavengers Odysse (inclus dans PlayStation VR Worlds) ne nous a quant à lui pas du tout convaincu. C'est même celui qui nous a le plus retourné l'estomac. Moins extrême, et sans doute l'un des meilleurs du catalogue, Battlezone est également mouvementé mais nettement plus agréable. Tout comme, à un degré moindre, l'effrayant Until Dawn: Rush of Blood. Mais plus que jamais, il est recommandé d'essayer le jeu souhaité avant de passer à la caisse. L'expérience proposée pouvant souvent être aux antipodes de vos attentes, dans un sens comme dans l'autre.

La façon la plus simple d'essayer les jeux en question reste la démo fournie avec le PSVR. Comme mentionné plus haut, il s'agit de s'essayer brièvement à huit aventures différentes, environ cinq minutes à chaque fois. C'est court mais suffisant pour se faire une idée de ce qui vous attend. Prenons l'exemple d'un titre comme Eve: Valkyrie, un space-shooter uniquement pensé pour une expérience en réalité virtuelle. Ou encore celui de Wayward Sky. Inconnus au bataillon, ils représentent l'archétype de la surprise, bonne ou mauvaise selon les aspirations de chacun...

Autre fonctionnalité permise par le VR, la possibilité de regarder un film depuis un écran projeté directement à travers le casque. Vous pouvez même jouer à vos titres PS4 habituels également de cette manière. Là aussi, ça accentue l'immersion mais ce n'est pas forcément recommandé sur le long terme.

Concernant la qualité de rendu du VR, elle est donc moins bonne que celle proposée par ses homologues sur PC. Ce qui n'enlève rien à ses qualités, aussi bien techniques qu'au niveau de sa construction. Néanmoins, on peut se demander si cette technologie a un avenir tant on a parfois l'impression d'avoir un vieux lecteur VHS fixé à notre visage. C'est encombrant, peut-être moins que le HTC VIVE, très loin donc de ce qu'on peut voir dans certaines fictions fantastiques et futuristes comme Star Trek. On pense ici au viseur de Geordi La Forge, entre autres, qui se fixe uniquement sur ses yeux et semble nettement plus léger...

Pour en revenir à notre question initiale, la réalité virtuelle peut-elle entrer dans les mœurs des joueurs ? Difficile de se prononcer, bien que l'offre de lancement soit solide, que Sony annonce pas moins de 50 jeux compatibles d'ici la fin de l'année et que l'expérience de jeu soit fluide. L'investissement reste néanmoins conséquent et ne sera donc pas à la portée de tous, du moins dans un premier temps. Peut-être que le plus judicieux serait de temporiser et de ne pas se lancer tout de suite à corps perdu dans l'aventure, aussi prometteuse soit-elle. D'ici quelques semaines, nous serons en effet davantage fixés sur l'intérêt et les perspectives réelles de cette technologie. Wait and see...

Comme pour le HTC Vive et l'Oculus Rift, on comprend qu'on assiste là aux prémices du genre, lequel semble ô combien perfectible. Comme nous vous le disions plus haut, les casques sont volumineux, les résolutions pas optimisées, et le prix reste élevé, à des degrés divers certes. Mais l'expérience nous a globalement convaincu, il s'agit peut-être une avancée considérable dans la pratique du jeu vidéo sur consoles. l'avenir nous le dira. Nous sommes curieux de voir comme les développeurs réussiront à exploiter cette nouvelle technologie, car se sont finalement eux qui détiennent une grande part de responsabilité dans la viabilité du système PSVR. Tout comme vous qui, si vous étiez à vous en détourner, pourrez amener Sony à revoir ses ambitions à la baisse, voir à abandonner la chose. Mais nous ne sommes inquiets pour la firme japonaise qui sait évidemment dans quoi elle s'embarque...